Inde : the end
Voici notre sejour en Inde qui s'acheve et meme plus, puisque nous sommes au Nepal depuis maintenant un mois. Je reviens sur ces trois mois de peregrinations. Il est certain que je confirme ma premiere impression : l'Inde ne ressemble a rien de ce que nous avons vu precedemment.
Tampis pour le cliche, j'acquiesce les mots du jeune Indien avec qui je discutais l'autre soir sur les bords du Gange : le pays est "colorful"! J'adore ca : du jaune, du rouge, du bleu, du vert... Cependant, la plupart des significations de toutes ces couleurs m'echappe encore : quels castes, religions, evenements se cachent derriere ce code? Facile de s'y perdre, surtout lorsque l'alliance des nuances ou la maniere de nouer la parure ont egalement un role.
Oui, l'Inde me laisse le sentiment de voir les choses sans les comprendre. Je m'embrouille avec la multitude de divinites hindoues et observe les rituels sans rien n'y comprendre. Je n'arrive toujours pas a saisir la signification du hauchement de la tete de droite a gauche : oui, non, peut-etre, ne sais pas? Pourquoi beneficie-t-on de prix "special discount" uniquement le matin? Pourquoi, le jour de son mariage, la mariee doit baisser le regard tandis que ses invites font la fete? Pourquoi certains s'obstinent-ils a nous dire que leur resto est ouvert alors que le cuisto n'arrive que dans trois heures?
Mon sentiment d'incomprehension s'etend aux comportements de certains Occidentaux croises dans le pays. Les caricatures de Hippies sont-elles reellement benies et protegees par les divinites grace au "tika", ce point rouge au milieu du front? Et ces Babas blancs, esperent-ils echapper au cycle des reincarnations?
A la categorie des "too much", j'ajoute celle des "scandaleux". Ces touristes en shorts/mini-jupes qui se galochent sur les marches de la Grande Mosquee de Delhi. Ceux qui tirent le portait des locaux malgre le desaccord de leurs modeles. Ceux qui s'etonnent de ne pas etre autorises a photographier les cremations le long du Gange...
Je suis surement mauvaise et devrais mettre ces dernieres attitudes sur le compte de l'ignorance, mais rien n'y fait, je m'indigne, cela m'agace.
Oui, l'Inde me fait perdre mon sang froid, surtout lorsque la fatigue est la. Je ne supporte pas ces mains au cul ou sur les seins des mecs frustres par les tabous sexuels de leur pays.
J'arrive a detester mon agressivite envers ceux qui tentent de vivre, de survivre. Ces gamins des rues ou mendiants plus ages qui m'interpellent et demandent l'aumone avec insistance. Ces rabatteurs qui me suivent en esperant toucher une commission a l'hotel de mon choix.
La mefiance permanente vis-a-vis des prix que l'on m'annonce pompe de l'energie. Marchands de bananes, chauffeurs de bus ou fonctionnaires de la Poste tentent volontiers de gonfler les prix. Verifier la note, recompter la monnaie, observer combien paie le voisin, negocier : voila la clef pour ne pas trop se faire entuber!
Cette mefiance s'applique aussi aux relations humaines : les Indiens sont pleins de sourires, sympathiques, discutent de tout et de rien mais une question trotte dans ma tete : "A quel moment vont-ils me proposer leurs services?". Cela ne m'encourage pas a tisser les liens : stupide, puisque dans le lot certains ne recherchent que l'echange.
Malgre toute la fatigue accumulee et les coups d'enervement, mon appercu de l'Inde du Nord m'a enchantee. Des imposantes montagnes aux plaines du Gange en passant par le desert du Thar, je ne suis pas restee insensible a ce pays de contrastes.
J'adore observer les scenes de la vie quotidiennes. Les femmes accroupies font la lessive sur le bord des rivieres.
Les cordonniers ambulants reparent nos sandales pour quelques roupies. Les laitiers font la livraison journaliere sur leur deux-roues.
Et les vaches! Ces betes sacrees que l'on trouve a tous les coins de rues sont les championnes de "betises urbaines". En voici une qui se fait accrobate le temps d'engloutir de la pulpe d'oranges, mais son appui des pattes avant n'est pas stable! Zou, quelques secondes plus tard, les bouteilles finissent en mille morceaux!
Un petit exemple parmi tant d'autres. Ah, les vaches n'ont pas cesse de me faire rire! Ou de me faire peur et mal aux fesses en me donnant subitement un coup de cornes!
Et puis, mes parents nous ont rejoint pendant quatre semaines, supere experience! Avec Yannick, nous n'avons pas ete des organisateurs de voyage de luxe, ils nous ont suivi sans broncher dans les hotels petits budgets, dans les rickshaws dechaines ou a dos de camelides! Il fallait le faire! C'etait tres chouette, et bientot d'autres rencontres de tetes connues en perspectives!